Hommage à Roland…
A peine es-tu parti, tu nous manques déjà…
Et nous les musiciens, devons chercher le LA…
Je vais donc essayer de prouver par des mots
Que ton âme est présente ailleurs qu’en souvenir ;
Des paroles de vie brandies comme un drapeau
Car si l’homme s’en va, l’âme ne peut mourir.
Souviens-toi de ce jour, il y a plus de vingt ans,
Quand parmi les premiers d’une équipe réduite,
D’une poignée de main tu m’annonças, fervent :
« Nous allons tous lutter pour sauver la Musique »
J’ai compris tout de suite à qui j’avais à faire ;
Comment attendre moins d’un ancien militaire ?
Car, soldat, tu l’étais par le geste et par l’acte.
L’amitié fut scellée comme l’on signe un pacte.
Ta qualité d’accueil était dans ton sourire.
Ta vérité humaine était là tout entière.
Dans un regard bien droit et clair comme la mer
Qui semblait un miroir où chacun pouvait lire
Tu avais des passions. Ta famille d’abord
Pour laquelle jamais tu n’aurais abdiqué.
Cela est bien normal pour un « p’tit gars du ch’nord ».
Mais je n’insiste pas, tu étais si discret.
Il y avait les pigeons et leur bruissement d’ailes
Dont tu savais par cœur , sans bien les voir encore,
Reconnaître chacun, plongeant du haut du ciel
Lorsqu’ils rentraient le soir, fourbus de leur effort.
L’azur t’avait conquis avec la chute libre
Découverte au beau temps des bases aériennes.
L’audace du grand saut t’aurait bien rendu ivre
Mais tu savais garder la raison et les rênes.
Les fleurs de ton jardin illuminent la rue
Dans la brume naissante ou le soleil ardent
Tu greffais des rosiers, recette de ton cru
Que tu offrais partout, toujours en souriant.
Enfin la Musique, pratiquée dès l’enfance
Presqu’en autodidacte, au sein des harmonies ;
Culture du partage et de la poésie
Tu aimais son esprit, sa flamme et son outrance.
De l’Orchestre montois tu étais un pilier
Reconnu, apprécié et souvent consulté
Autant pour tes conseils que pour ta gentillesse
Courtoisie naturelle, exquise politesse.
Ami et musicien tu n’as jamais failli.
Tes propos mesurés, ton analyse fine
Ont permis d’éviter bien souvent des conflits
Communs à tous les hommes que l’enthousiasme anime.
Comme un souffle fragile qui peu à peu s’envole,
Nous parviennent des sons amortis et feutrés.
Est-ce ta clarinette, en une farandole,
Qui nous montre un chemin à nous tous destiné ?
Ou bien est-ce l’archange aux ailes déployées
Qui te porte là-haut, bien plus qu’il ne t’emmène,
Pour revoir désormais ceux que tu as aimés
Et afin de veiller sur tous ceux que tu aimes ? (*)
( Roland Cassez, fidèle de l’Orchestre Montois depuis la première heure, nous à quitté le 24 août dernier, à l’age de 75 ans.)
(*) Texte de Michel Cloup
Aucun commentaire